Pour apprendre une langue étrangère, vous pouvez utiliser des manuels qui vous rappelleront ceux de l’école. Bien entendu, les thématiques sont adaptées aux adultes, mais vous retrouverez une structure similaire : document de base (vidéo, texte etc.) duquel découlent des exercices de compréhension et de grammaire ainsi que des activités à faire à deux ou plus. Si j’utilise des outils variés pour enseigner les langues, les manuels n’en font pas partie. Je vous explique pourquoi.

Langue adaptée

Il est évident que s’appuyer sur ce type d’ouvrage permet de réduire nettement sa préparation de cours et de faciliter le travail du formateur qui doit sans cesse réfléchir à des sujets, exercices et autres activités à faire avec les apprenants pour les amener à développer leurs compétences linguistiques.

Pourtant, je ne me tourne jamais vers ce type d’outils, car je les considère contre-productifs. Ce que je leur reproche en particulier est d’employer une langue « adaptée », créée uniquement pour des personnes en cours d’apprentissage. J’entends par-là que, par exemple, si les documents audio et vidéo sont bien enregistrés par des natifs, ils obéissent à des règles qui facilitent la compréhension des apprenants : enregistrement clair, accent plutôt neutre, peu ou pas de bruit de fond, vitesse d’élocution modérée etc.

Et que se passe-t-il quand vous vous retrouvez dans un aéroport au milieu de la foule, à devoir poser une question, ou que vous tentez d’écouter une émission de radio ou de suivre une vidéo Youtube enregistrée en extérieur avec des personnes qui parlent en fond ? Vous ne comprenez rien… et avez l’impression de n’avoir fait aucun progrès, quand bien même les documents de votre manuel vous semblent faciles à appréhender. Vous êtes habitué à une langue aseptisée qui ne vous sera quasiment d’aucune utilité dans la vraie vie.

Ce qui m’importe quand je forme est d’enseigner une langue qui diffère le moins possible de celle à laquelle vous serez confronté dans une situation réelle. Et ces manuels ne m’offrent pas cette possibilité.

Personnalisation

De plus, j’aime personnaliser mes formations, et je n’entends d’ailleurs pas proposer de travailler autrement. Pour moi, apprendre une langue passe nécessairement par l’étude de ses motivations, objectifs et centres d’intérêt, sinon vous avez de grandes chances d’échouer. Par conséquent je vais adapter mes formations à cette découverte et faire en sorte qu’elle soit la plus efficace possible pour celles et ceux qui les suivent.

Les manuels se concentrent sur quelques thématiques peu variées, et qui ne laissent pas la place à des ouvertures sur d’autres choses. Si vous apprenez une langue pour le travail, vous trouverez aisément des livres sur le sujet « business » qui peut sembler approprié. Pourquoi pas. Mais quand vous déjeunerez avec un client, n’allez-vous pas discuter d’actualité ? Du temps qu’il fait ? De son pays ? Vous n’allez certainement pas vous limiter aux strictes thématiques professionnelles qui vous ont fait vous rencontrer.

Donnez-moi en commentaires votre avis sur les manuels et dites-moi si vous les utilisez.

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