L’allemand ne fait pas partie des langues latines me direz-vous, alors pourquoi cet article dans cette catégorie ? Evidemment, il est plus habituel de se référer au latin pour faire des parallèles avec l’espagnol, l’italien, ou même le français. Et pourtant, vos souvenirs de cette langue morte vous seront bien utiles pour faciliter certains aspects linguistiques de l’allemand, et parmi ceux qui semblent souvent les plus compliqués à appréhender.
Certes vous ne retrouverez pas nécessairement beaucoup de racines de mots, encore que, les échanges linguistiques au cours des siècles ont créé quelques mélanges, mais c’est surtout par rapport à des structures que vous verrez l’intérêt réel d’avoir gardé un minimum de connaissances du latin.
Regardons ensemble en quoi cette ancienne langue peut vous faciliter la tâche quand vous étudiez l’allemand.
Notion de déclinaison
Si vous avez appris un minimum de latin, vous ne serez pas passé à côté des déclinaisons. Souvenez-vous : « rosa, rosa, rosam… » Je suis à peu près sûre que la suite vous revient à l’esprit. Il s’agit de la première déclinaison en latin.
Certes la connaître par coeur, celle-ci et les autres, n’est pas ce qui va nous aider pour l’allemand. Par contre, vous avez acquis au passage le système qui va avec, à savoir que chaque terminaison indique une fonction grammaticale du mot décliné, qui sera par conséquent différent s’il est sujet, complément d’objet direct ou indirect. Vous connaissez l’intérêt de cet usage grammatical, et c’est cela qui est intéressant : vous n’avez pas besoin d’apprendre à construire ou employer une déclinaison, vous en maîtrisez déjà le principe.
Il ne vous reste qu’à connaître les mots concernés en allemand par des changements de terminaison et à appliquer ce que vous savez déjà, il n’y a pas davantage d’effort à fournir pour comprendre et utiliser les déclinaisons, le latin vous a déjà fourni les clés.
Placement des mots
Vos souvenirs d’ancien latiniste vous aideront à appréhender l’allemand pour une autre raison également. En effet, la façon dont sont construites les phrases allemandes sont souvent déconcertantes pour les Français, et sujettes à erreur. Il faut de nombreuses heures d’apprentissage pour être à l’aise avec cette manière de placer les mots, et pouvoir jongler avec toutes les options que cela permet.
Cette construction grammaticale est particulièrement délicate pour les propositions subordonnées, vous savez, ces morceaux de phrases introduits par « qui, quand, que, lequel etc. ». En effet, dans ce cas, le verbe allemand se positionne à la fin de la partie de phrase en question, ce qui n’est absolument pas naturel pour un Français.
Cependant, si vous avez eu l’habitude de travailler des phrases latines, vous avez appris à chercher votre verbe en fin de phrase (pour une version : latin-français) ou à le positionner à cet endroit en construisant des textes en latin (en thème : français-latin). Vous n’en avez peut-être pas une véritable maîtrise, d’autant que vous ne l’avez certainement pratiqué qu’à l’écrit, mais vous avez a minima des notions et appris une flexibilité qui seront très utiles pour aborder le positionnement des mots allemands, que vous pourrez par conséquent acquérir plus rapidement que quelqu’un qui n’a jamais pratiqué le latin.